Véronique Higelin – Tu sais ce que je ressens…


J’ai capturé des cimes au tons chamarrés,
Des pics enneigés de blancheur éternelle,
Presqu’au dais la plupart d’eux alors amarrés,
Un halo nimbant ces fières sentinelles.

Je t’offre un soupçon de ce que mes yeux voient,
Telle une aquarelle éphémère,
Un moment de pure féerie que je t’envoie,
Afin que l’éloignement ne soit pas amer.

Bientôt jusqu’à t’étouffer je te serrerai,
J’ensile pour l’heure les mots dans ma lettre,
Et le grain de ta peau enfin j’embrasserai,
J’ai tant à dire surtout ne rien omettre.

Si mon métier me permet mille paysages,
Je vois tant de gosses au regard trop sérieux,
Des gens qui subissent les mauvais présages,
Le souffle de la mort sous l’index sentencieux.

Je vois se dessiner des guerres civiles,
Bourgs et villes saccagés à feux et à sang,
Ce qu’on réserve à qui n’est pas servile,
Face à ça toi seule sais ce que ressens…

Combien de fois ai-je saisi les lumières ?
Souvent, alors que je ne sais plus où ni quand,
Ce cliché, telle une grande première,
L’horizon argent et or rosé des Balkans.

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