Brèves philosophiques – Dignité et Nature – Carmen Montet

La dignité humaine s’efface devant la nécessité de la survie. Et la survie ne s’accommode d’aucune morale. Pour survivre la majorité des êtres humains sont prêts à tout : trafic, trahison , prostitution, meurtre…

L’homme est ici réduit à un état « animal » guidé par son instinct de survie et donc toute valeur sociale, morale, toute conscience disparaît.

Ainsi au temps de la préhistoire, l’homme seul ne pouvait survivre d’où la nécessité du groupe qui représentait la meilleure réponse pour survivre aux multiples dangers encourus par l’homme.

Ce groupe devenait le premier niveau de socialisation. De « l’animal solitaire et vulnérable » l’homme devenait « un membre du clan » veillant sur les autres.

C’est ensemble que les hommes de Tautavel puis de Neandertal et de Cro-Magnon ont combattu les mammouths, les bisons et les tigres pour se nourrir. C’est ensemble que les hommes de Neandertal ont enterré leurs morts, que ceux de Lascaux ont peint sur les grottes du Périgord et d’ailleurs, c’est ensemble qu’ils ont dressé des dolmens et des menhirs. Le pouvoir du chef était réduit à quelques avantages (choix des épouses, des morceaux de viande, de l’endroit où dormir dans la grotte).

La notion d’enrichissement n’existait pas. Le seul pouvoir absolu était celui de la nature auquel tous étaient soumis. Par la suite, de nombreux peuples à travers le monde voueront à cette  » Nature  » respect et amour.

Même les peuples les plus civilisés tels les Romains ou les Grecs considéreront la nature, le ciel, la mer, le vent …comme des dieux récoltant pour eux des offrandes, construisant des temples, nommant des prêtres et prêtresses pour les servir.  Ils vouaient ainsi toute leur civilisation, politique, culture, enseignement, organisation, à leurs services divins. Ainsi ces peuples si éduqués (inventeurs de  la philosophie, du théâtre, de la démocratie) reconnurent-ils leur impuissance face à la « mère nature » souvent cruelle et dominatrice.

( photo Tsunami 26 décembre 2004 en Asie Thaïlande )

Et de nos jours aussi alors que l’homme a conquis l’espace, la Lune et Mars qu’il a colonisé la Terre et bientôt les Mers, la nature lui échappe toujours. Échappent à son pouvoir, à ses prévisions, à ses desseins : la foudre, les éruptions volcaniques, les tremblements, de terre, les ouragans, les hivers sans fin, le feu…tous ces éléments sont hors contrôle de l’homme.

Les peuples amérindiens, les Celtes et d’autres encore écoutaient la nature et la vénéraient. Ils communiaient et vivaient au plus près d’elle.

Les Anciens savaient comment guérir les maladies avec les plantes, les pierres, les sources…Longtemps ces médecines furent les seules utilisées par l’homme.

Ce respect de la Nature, cette proximité, cette harmonie entre les êtres et les choses était une philosophie de vie qui plaçait l’homme au centre de l’univers, de cette nature l’identifiant à un élément de la terre que cette dernière se devait de protéger.

Aujourd’hui la situation est inverse : c’est à l’homme de protéger la nature après l’avoir souillée, pillée, violée, volée…Rien d’étonnant à ce que parfois elle se venge !

« Écoutez les arbres parler, le vent gémir, les pierres chanter, les prairies germées, les fleurs s’ouvrir, les blés blondir, les sources jaillir, et vous serez en communion avec les forces vivantes de la Terre, avec les énergies créatrices »

Être proche de la nature c’est être au plus près de la vie, de soi-même ; briser les chaînes du rationnel, rejeter les conventions, les préjugés, c’est atteindre le plus haut niveau de liberté car seuls les éléments commandent à l’homme.

L’homme peut cependant devenir esclave de la nature, être son prisonnier, sa victime. Cette dernière peut prendre l’apparence d’une ennemie implacable :  le soleil, lorsqu’il brille trop fort, brûle et cause des cancers de la peau, le vent qui détruit habitations, faune et flore lorsqu’il devient tornade ou ouragan, la terre qui peut s’ouvrir, trembler sous l’effet de séismes,d’éruptions volcaniques et engloutir villes et civilisations (Pompéi)…

Tout a ses limites et l’harmonie réside dans cette quête d’un équilibre savant des forces naturelles et humaines.

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