Du bon usage de la langue française -Jacqueline Fischer -Les accords

Le BA ba ! Revenons à l’école primaire, si c’est nécessaire. Sinon sautez aux subtilités !

Un verbe est accordé avec son sujet mais il a une terminaison de verbe, pas de nom ou d’adjectif. C’est un premier point à acquérir.

Je bute tous les jours dans les commentaires et malgré les correcteurs sur des pluriels de verbes avec un –s alors que la marque du pluriel pour les verbes est –nt (ils mangent et non ils manges !). Ou alors des verbes accordés avec le mot juste avant, au vu que personne ne semble plus percevoir où est le sujet ! C’est un acquis basique du français, pas une subtilité de grammairiens pour ennuyer les personnes qui écrivent.

Héritage du latin, une fois de plus.

Cela posé, on peut déjà éviter aussi de mélanger les terminaisons verbales et d’en mettre une incompatible avec le sujet.

Quelqu’un qui écrit vous « avait raison « commet une erreur de personne et de temps. La bonne orthographe est   » vous avez raison « .

Vous, sujet, entraîne le plus souvent –ez (sauf pour vous êtes – vous dites – vous faites) et certaines formes du passé simple. 

Ces formes terminées par « tes  » sont celles qui ont conservé la terminaison dérivée du latin « tis « . Partout ailleurs  » ez  » l’a emporté.

A évitez aussi la confusion entre -ons et -ont

Erreur type :

Nous  » seront «  « arrivés avant vous.

 Non on écrit  » nous serons « .

A noter la faute se produit souvent sous cette forme on met –ont à la place de –ons  parce que dans la langue la troisième personne (ils/elles) est beaucoup plus fréquente que la première (nous), donc il y a ce que je nomme contamination par le nombre. La terminaison -ont  ne peut correspondre qu’à un sujet : ils-elles ou un groupe pouvant se remplacer par ils ou elles.

Restent un certain nombre d’accords réellement difficiles et/ou délicats.

 Subtilité 1- Quand le sujet est un pronom personnel suivi d’un relatif

 Ce n’est pas toi qui comprend le mieux mes problèmes.

NON car toi qui = tu donc :

Ce n’est pas toi qui comprends.

Sur le même principe : ce n’est pas vous qui allez m’influencer.

 moi qui = je

toi qui = tu

lui qui, elle qui = il, elle

nous qui = nous

vous qui = vous

ils,elle qui = ils, elles

La cause de l’erreur c’est la présence de qui, perçu dans nos automatismes, issus de la lecture comme une troisième personne – ce qui est le cas le plus fréquent –

Pour les curieux, il existe une subtilité de la subtilité, dans les invocations poétiques notamment :

 O Mort qui ravis toutes les vies n’est pas une faute (mais un bien mauvais vers créé pour l’exemple) puisque s’adressant à la mort on la tutoie : sous-entendu toi qui ravis …, si on la vouvoyait, cela donnerait O mort (vous) qui ravissez toutes les vies.

Subtilité 2 : la plupart

La plupart des gens ne  » comprend  » pas ces règles compliquées.

Non la bonne orthographe est   » ne comprennent pas « .

  • La plupart utilisé seul on met le verbe au pluriel

La plupart sont arrivés en retard.

  • La plupart suivi d’un pluriel la aussi verbe au pluriel

 La plupart d’entre eux n’avaient jamais vu la mer.

  • La plupart suivi d’un singulier  alors le verbe sera au singulier

La plupart de la foule a applaudi l’orateur.

Subtilité 3 – une foule de – la foule de (et autre nom collectif)

Doit-on écrire : La foule des passants se pressait ou se pressaient ? Les deux sont possibles selon que vous voulez insister sur l’ensemble (le collectif) ou sur le nombre.

Dans le même esprit :

Une majorité de personnes pensent ou pense selon que l’on envisage une globalité (singulier dit collectif) ou un nombre qu’on peut compter en personnes séparables. Dans tous les cas l’accord étant libre ce n’est pas une faute.

En revanche la majorité sans complément est perçue comme un singulier. La majorité dit que (et non disent que). Un truc pour etre sûr : faire suivre du verbe être et voir comment ça sonne à l’oreille.

Subtilité 4 ce qui reste de, ce qu’il y a de, ce que je garde de suivi d’un nom au pluriel 

 Ce que je garde d’amis m’est suffisant,

le verbe est au singulier, car le sujet grammatical est ce.

Subtilité 5

Peu de beaucoup de suivi d’un nom pluriel : le verbe est au pluriel

Peu de gens ont lu ce livre jusqu’au bout.

Subtilité 6 – Plus d’un

Plus d’un est tout à fait illogiquement suivi d’un verbe au singulier.

 Plus d’un vous le confirmera.

Subtilité 7

Énumération de pronoms personnels

Vous, les autres et moi avons fait l’excursion plusieurs fois.

 La première personne l’emporte sur les autres quel que soit l’ordre des mots dans la phrase, mais la politesse et l’usage veulent qu’on place moi en dernier.

La deuxième personne l’emporte sur la troisième :

Vous et lui n’êtes jamais d’accord.

Subtilité 8 

 Je suis suivi d’un nom et de qui

On distingue Je suis un homme qui …suivi d’une troisième personne.

Je suis un homme (ou une personne) qui veut réussir.

Je suis suivi d’un prénom : en ce cas on peut accorder comme si le sujet était je ou bien laisser à la troisième personne.

Je suis Paul qui vous ai donné ou qui vous a donné,

même si la troisième personne sonne mieux à l’oreille.

Subtilité 9 : avec un  pourcentage

Si le pourcentage est précédé de les le verbe est au pluriel :

Les 20% qui sont restés présents ont entendu la fin du discours .

Mais

20% de la population s’est abstenue de voter.

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