Jo Cassen – Mon Prétoire


Du plus lointain qu’il m’en souvienne,
De ces débris d’un temps passé,
Quoi que je pense et qu’il advienne
De ce magma souillé, froissé,
Je ne sens rien qui me convienne.

Des faux amis, des faux serments,
Des pièges lourds, des fariboles,
Des espoirs vains, de sots tourments
Sont-ce des faits, ou des symboles ?
Qui dit la fin des errements ?

Pourquoi l’ennui, triste fredaine,
Pour des bijoux brisés, détruits ?
Utopie ou calembredaine,
J’étouffe de ces sombres bruits,
Des projectiles de dondaine.

J’avance las et sous le fard,
Je tais les peurs de mon enfance,
Et le vertige au teint blafard ;
Une grimace, auto-défense,
J’exorcise tout mon cafard.

Ils sont heureux les sans histoire,
Issus de rien, amorphes creux,
Exemptés de talent notoire
Avant banal, futur chancreux,
Ils sont absents de mon prétoire.

Recueil inédit « Mes Chemins de Hasard »

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