« C’est un trou de verdure où chante une rivière »
m’expliquait le poète en traversant le pont.
Du ciel, il pleuvait bien quelque rai de lumière,
qui donnait au soldat plus de vie à son front.
Nous étions là, tous deux, pensifs mais solitaires,
perdus, chacun pour soi, dans le calme des lieux.
Sur l’herbe s’allongeaient les ombres salutaires
des cèdres alentour, géants silencieux.
Quand soudain le soldat, sentant notre présence,
s’est relevé ! Les trous rouges au côté droit
faisaient battre son cœur sous la chemise blanche
et le soldat nous dit : « Mais non ! Je n’ai pas froid … »
Venu vers nous, indifférent à la nature,
le regard vide et sec, le souffle déjà fort,
dans un salut, le petit doigt sur la couture,
il disparut… Nous avons vu passer la mort.
