
Les si, dit-on, n’aime pas les » -rais » (terminaison verbale). C’est du moins ce qu’on apprenait autrefois, pour éviter les erreurs du type de celle de petit Gibus, dans le film d’Yves Robert La Guerre des boutons :
Si « J ’aurais « su, « j’aurais « pas venu
En lieu et place de si j’avais su, je ne serais pas venu.
Tout dépend du si, de fait.
Dans un système conditionnel, celui où si peut être remplacé par à condition que, si est suivi d’un indicatif.
S’il venait, nous irions à la plage
S’il était venu, nous serions allés à la plage.
Si = à condition qu’il vienne.
Pourtant, il existe un si qui accepte tout à fait les « -rais » ou » -rai » ou « -rait » c’est le si interrogatif quand on se pose une question formulée de la manière dite indirecte.
A la question : « viendra-t-il ? » Au style direct correspondent au style indirect » Je me demande s’il viendra (au futur simple) » ou » Je me demandais s’il viendrait » (au futur du passé).
Je me demandais si tu viendrais. En ce cas, le conditionnel après si est tout à fait usuel et correct. C’est un futur dans le passé et une concordance de temps. C’est un si interrogatif et non conditionnel.
Pour choisir entre -rai et -rais c’est-à-dire entre futur ou conditionnel un article suivra….
Avec même si :
Tout dépend de la nuance, et donc du sens de la phrase. On distingue entre
le même si marque purement une condition, ou une autre nuance de concession ou d’opposition.
Ainsi la phrase : « Même si j’aurais préféré du bleu, j’ai pris du rouge », est parfaitement correcte (avec l’aval de l’Académie Française, en prime !) au sens de «j’aurais pourtant préféré du bleu, mais comme il n’y en avait pas, j’ai pris du rouge »
Ce n’est pas la même signification que :
« Même si j’avais eu de l’argent, je ne vous en aurais pas donné » (qui est une condition « pure ». ou même marque juste une insistance…