Suis-je l’oiseau des turbulences nocturnes
Une écosse d’aile perdue en un bistrot
De Château Rouge
Une pluie qui se disperse aux pétillances
Des bières séductrices ?
La surdité de mes nuits, mon rameau de vie
Mais je vole, je vole plus haut que vos regards
J’intercepte vos secrets de farandoles d’amour
Cachés aux liturgies de vos poches
J’embrasse chacun de vos pas en décadence
O fioles des vendredis noirs
Je suis votre ombre que vous ne pouvez voir
Ombres et poussières
J’offre chaque parcelle de mon corps en offrande
Aux communiants du dernier clair de Lune
Et si je n’existais pas
Et si je n’étais qu’un leurre, une chimère de Pigalle !
La concierges des purgatoires alcoolisés, sait
Mais elle gardera ces énigmes…
Mes nuits ex-voto sur un autel de traversées
Aux chants des baoulés, j’ai valsé sur milles bières
Aux brumes de Riga, j’ai tatoué mille poèmes
Sur le bitume des croupiers de minuit
Aux moiteurs voluptueuses de Baton Rouge
J’ai dansé avec les yeux de cet étrange inconnu
Aux effervescences de Manhattan, j’ai brûlé
Les cierges de vos propres déchéances
A la belle inconnue de la Havane
J’ai offert la diamantine de mes yeux…
O nuits des instants fatals, de votre chevelure
Aux flammes d’Orient
Je clamerai jusqu’aux cimes de l’Himalaya
Mon affection de ce monde
Mon aversion de ce monde
Mais déjà au petit matin
L’oiseau des turbulences nocturnes
Picorera les reflets éblouissants de mon café crème
Et peut-être que l’espoir survivra…
