Où vont les rêves des grands ?
Petits songeurs sans voiles.
Chavirant au gré des vents.
Où vont les rêves des petits ?
Ces grands faiseurs du monde,
De satin et de paillettes, serti.
Comme l’araignée cousant sa toile
Sur leur tête, menant sa ronde.
Au matin, défaisant ses fins poils.
Où vont les rêves, tombés du ciel
Quand s’étiolent les étoiles,
Dans les yeux des enfants ?
Où dorment les rêves,
Tissés sur les lèvres des grands ?
Quand le jour balaie la brume,
De son feu, consume leurs ailes.
Où volent nos rêves d’enfants ?
Par les fous maîtres du temps,
Pourchassés, mis à néant,
Dans les citadelles de briques,
Étouffés, emmurés, apathiques.
Où vont les rêves des humains ?
Chassés de leur enfance,
Privés de l’insouciance
De rêver en grand
La petitesse du présent.
Où partent les rêves grands ?
Magie des doux sermons.
Privés de l’espérance,
De rester petits,
Aux yeux gourmands.
