
On connaît Guillaume Meurice surtout pour les micro-trottoirs désopilants qu’il offre chaque jour aux auditeurs de l’émission « C’est encore nous », de 17 à 18 heures, sur FRANCE INTER, dans «Le Moment Meurice », ou pour ses spectacles d’humour mais, on le sait peut-être un peu moins, le bonhomme écrit également et n’en est pas, loin s’en faut, à sa première publication.
Le titre laisse supposer qu’il s’agit d’une farce, le qualificatif « médiocre » ayant acquis pour nous, au siècle de Sarkozy et Marine Le Pen, et même bien avant, une connotation résolument péjorative : insuffisant, nettement au-dessous de ce que l’on pourrait espérer.
Comment écrire sérieusement, je vous le demande, une ode au premier degré à la condition de minable ?
C’est tout à fait différent si l’on a affaire, comme ici, au sens étymologique du terme, à savoir « moyen », « qui vaut 10/20. »
Certes, Guillaume ne serait pas Meurice s’il ne glissait pas ici ou là quelque bon mot, des boutades qui agrémentent avantageusement la lecture. Juste un exemple : dans un chapitre où il traite des divinités antiques, il juge bon de préciser que Minerve n’était pas la déesse du torticolis. ..

En réalité, cet ouvrage nous livre une magnifique leçon de sagesse. En gros, faut-il céder à l’esprit de compétition qui nous gouverne depuis si longtemps? Si tout un chacun se contentait de valoir 10/20, le monde ne serait-il pas plus vivable pour tous ? On peut rêver. Non seulement on peut mais on doit rêver.
En outre, l’auteur confirme qu’il a une érudition tous azimuts. Son texte est émaillé de citations diverses et variées, là non plus pas trop nombreuses et toujours bienvenues.
Bref, je vous recommande cet indispensable traité que vous trouverez dans toutes les librairies dignes de ce nom pour la modique somme de 14 euros.