il y a l’univers
mon village
où le sang et l’horreur tapissent le décor
l’injustice les contempteurs de races
les vivants qui ont peur
les bombes et les flammes
les enfants et les femmes
le soleil dans l’ozone
la mer qui a monté
la faim la soif
et les tyrans qui prient
***
il y a ce continent
ma rue
où le luxe et le fric tapissent le décor
l’injustice les contempteurs de races
les bateaux qui ont coulé
les cadavres et les flots
les enfants et les plages
le soleil barbelé
la mer ensanglantée les camps de rétention
l’eldorado la mort
et les puissants qui dictent
***
il y a ce pays
ma maison
où l’indifférence tapisse le décor
l’injustice les contempteurs de races
les jeux de tous les rôles
les menaces et les peurs
les enfants qui mendient
le soleil asséché
la mer et les falaises les ravines du temps
les ghettos le silence
et l’avenir offert à l’extrême caché
***
il y a cette porte
qui restera ouverte
devant laquelle un banc
où je te blottirai
pour ne plus avoir froid
il y a cette table
couverte de papiers
où nous ferons un monde
qui nous ressemblera
et un couvert de plus
***
il y a ce lit
au bout de tant d’horreurs
où je caresserai à en perdre le temps
à en frôler le beau
à me trouver en toi
me poser un instant tout dans le chaud de toi
Parce que toi
parce que nous
croire encore en demain
