
Incorrigible ! Il m’a suffi de lire sur le blog dvd de Bertrand Tavernier (1) que Barbara Stanwyck évoluait très déshabillée dans « Night nurse » pour qu’immédiatement je pianote sur « You tube » et repère ce film « pré code » d’une liberté de ton et d’allure point encore freinée par la vigilance de l’homme aux oreilles en feuilles de choux (pas Gainsbourg mais William Hays créateur du fameux code de censure hollywoodien).
La « Night nurse » est une infirmière de nuit et l’intrigue du film ressemble à celle d’un épisode de la série « Urgences « . Un mélodrame à même de célébrer le dévouement et la conscience civique des personnels sociaux. Stanwyck, naturelle et spontanée, dénuée de la sophistication qui fera sa gloire, cherche du boulot. D’abord rabrouée par un vieux dragon elle devra son engagement à l’hôpital au fait d’avoir bousculé le chirurgien patron ! « Un beau début ! »selon sa copine Joan Blondell encore plus sexy !!

Comme bavarder en tenue légère délie plus facilement les langues,ces deux-là vont d’emblée former un tandem sensuel très émoustillant. Bonne fille, Joan en soutif et panty, aide gentiment son amie à retirer ses bas, puis, les deux jeunes femmes, effrayées par un squelette que des carabins bizuteurs ont placé dans la chambre, se blottissent l’une contre l’autre au plumard!
Après avoir été confrontée au quotidien tragique de la naissance et de la mort, la night nurse garde des enfants battus tourmentés par un chauffeur en livrée qui n’est autre que ..Clark Gable !!..Le personnel de la mère ivrogne et indigne affame les mômes pour s’en débarrasser et capter l’héritage. Stanwyck tient tête à toute la bande et grâce à l’intervention miraculeuse d’un petit truand dont elle a soigné une blessure par balle, s’en sort sans mal. Exit Gable, passablement rossé, évacué dans une ambulance tandis que la nurse s’en va flirter avec son » pal « .

« Le titre et la distribution, sans compter deux ou trois déshabillages de Misses Blondell et Stanwyck, tels sont les seuls bons moments du film. Après cela c’est un tissu d’invraisemblances dignes du plus mauvais mélo ». Un jugement bien sévère du « Hollywood Reporter » de l’époque sur ce film bizarre et attachant, croisement inattendu entre « Le journal d’une femme en blanc » et « L’infirmière n’a pas de culotte ».
(1)TCM ARCHIVES a édité 3 coffrets DVD rassemblant une série de ces films « pré-code » sous le titre alléchant et suggestif de « Forbidden Hollywood ».