Un enfant, tôt ce matin,
Joue au fond du jardin.
D’un battement de mains
Le regard ébloui, cristallin
Il salue ravi, l’opaline
D’une journée voilée
Comme une belle ondine
D’un léger halo de brume,
D’une belle dentelle d’écume
A l’Océan volés.
***
Un enfant chante au soleil
Imitant l’oiseau il s’émerveille
et sa voix de flûte traversière
S’élance sans heurter de barrières,
Ricoche sur les toits luisants
S’enlace aux arbres bruissant
Qui, par-delà la morne cité
se ressemblent en forêts paisibles,
Où son chant harmonieux est capté
Par des lutins invisibles.
***
Un enfant, accroché à ses rêves
Nous réserve des joies brèves,
Des révélations généreuses,
Des interrogations douloureuses.
Il refuse d’apprendre, de clartés
Evidentes en inaudibles opacités
Que la vie le grignote,
Peu à peu le ligote…
Il est un tendre musicien,
Poète de tous ses lendemains.
***
Quand au détour d’un rude chemin
Je croise un adulte enfantin,
Apte à saisir le vent d’hiver
Heureux de courir les prés verts,
Amoureux des larmes d’automne
Des rosées de l’aube, un Homme
En somme, dignement heureux,
Naturellement, j’aime cet ami des dieux.
