Poésie en Stéphanie – Cuvée 2023 – Attendre – Jacqueline Peurière ferlin

Les montagnes au loin festonnent l’horizon.

A leur pied, tel un drap, le brouillard infiniment s’étire sur la plaine muette.

Dans l’air cristallin, solitaire, têtu, un coq, certainement gaulois, réitère son chant.

J’attends, dans le silence blanc, l’instant opalescent où le soleil naît, énorme, turgescent.

J’attends le point du jour, de ce jour espéré tout mitonné de pain que tout enfant du monde mangerait à sa faim ou plus probablement de ce jour de la suite des jours, semblables, déchirés du cri vorace des vautours.

J’attends le point du jour et son embrasement.

***

Les vautours se repaissent

De cadavres exquis :

Ils rognent !

N’être plus que ce cri

Déchiré des entrailles

En braille, en verlan,

En langage des signes,

En ire, en aphonie

Ils rognent !

Charognards sans merci

Niant leur puanteur

Il font comme si…

De leurs dents de chacals

de leurs crocs cramoisis

Les cadavres exquis

Ils rognent !

Être ce cri :

Ils rognent !

Rouge

qui s’infinit.

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