Me voici, beau noyer
Déjà âgé, massif et généreux,
Hissant avec fierté mes fruits à coques
Ecales vertes, perles et bracelets en majesté.
***
Je suis le Roi implanté dans les saisons
Fils de la noble famille des Juglandacées.
***
Mes bras noueux et lourds plient,
Se prosternent sous un rai de lumière
Et j’effleure ave lascivité
La terre ombragée, du bout de doigts.
***
Ton pas léger, sur le chemin des orgues
Ton chant clair et l’aboiement du chien
Me tire de ces moments de grâce
Où tout somnole et je frémis, étonné.
***
La fine rosée a signé
L’unique passage du solstice d’été
Heure ésotérique vénérée
Qui s’enfuit déjà de mes nervures closes.
***
Chut ! le secret est dans mes fruits verts
Assortis à mes feuilles.
***
Sans-tu mon corps presque noir,
Tordu d’écorces mêlées et de brou ?
***
sers toi de cette teinte brune
Qui tache la peau ; ensemble
enfantons cette élégie de l’aube
Crayonnée sur une page blanche de ton carnet :
C ‘est 300 grammes d’audace Chilhacoise !
