8 mars -Journée des droits de la femme- Destin de femme : Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir est née à Paris, en 1908. À 21 ans, elle rencontre Jean-Paul Sartre avec lequel elle formera un couple uni à la fois par l’amour et leurs convictions philosophiques.  Son oeuvre majeure  » Le deuxième Sexe  » publié en 1949 est considéré comme une œuvre pionnière du mouvement féministe moderne. Simone de Beauvoir a jeté les bases du mouvement féministe moderne. Elle est aussi une philosophe du mouvement existentialiste.

Éducation catholique et athéisme

Simone Lucie-Ernestine-Marie-Bertrand de Beauvoir naît le 9 janvier 1908, à Paris, France. Elle est la fille aînée d’une famille bourgeoise et a reçu une éducation catholique stricte. Elle fait sa scolarité au sein d’établissements religieux (couvent). Fervente catholique, adolescente, elle envisageait de devenir religieuse. Cependant, à l’âge de 14 ans, sa curieuse intellectuelle naturelle la pousse à réfléchir sur la foi et finalement elle se déclare athée. Dès lors elle se consacre à l’étude de l’existence, se concentrant plutôt sur les mathématiques, la littérature et la philosophie que sur la religion.

Quand Jean-Paul rencontre Simone 

Simone et Jean Paul

En 1926, De Beauvoir quitte la maison pour la prestigieuse université de la Sorbonne, où elle étudie la philosophie et devient une des meilleures élèves de sa classe. En 1929, elle termine ses études et présente   sa thèse sur le mathématicien et philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz. Cette même année, Simone de Beauvoir fait une rencontre qui va changer celle du jeune philosophe existentialiste, Jean-Paul Sartre, avec qui elle va bientôt former un couple uni amoureusement et professionnellement. C’est Sartre qui, impressionné par l’intellect de la jeune étudiante, avait demandé à être présenté à elle. Très vite ils tombent amoureux et se découvrent de nombreux points communs. Cependant Simone refuse la demande en mariage du philosophe décidant qu’ils ne vivraient jamais sous le même toit et seraient libres d’avoir d’autres histoires amoureuses. Et même si au fil des décennies, des coups de canifs et des tensions, la tendresse avait remplacé l’amour, ils ne se sont jamais quittés. 

 Seconde Guerre mondiale

C’est leur structure relationnelle basée sur les libertés de chacun qui a permis à De Beauvoir et Sartre de se séparer de temps à autre et d’accepter ainsi des postes d’enseignants dans différentes régions de France. Durant l’entre-deux- guerre, Simone de Beauvoir enseigne la philosophie et la littérature mais en 1940, le gouvernement de Vichy la démet de ses fonctions. De son côté, Jean- Paul Sartre, enrôlé dans l’armée, à été capturé et ne sera relâché que l’année suivante. Ensemble ils travailleront pour la Résistance française pendant le reste de la guerre. 

C’est à cette époque que Simone de Beauvoir commence sa carrière littéraire avec L’Invitée en 1943, un roman qui décrit le triangle amoureux entre De Beauvoir, Sartre et une élève nommée Olga Kosakiewicz et analyse les idéaux existentiels, en particulier la complexité des relations entre les hommes et les femmes. Elle enchaîne l’année suivante avec l’essai philosophique Pyrrhus et Cineas, avant de revenir à la fiction avec les romans Le sang des autres (1945) et Tous les hommes sont mortels (1946), tous deux centrés sur sa quête permanente sur l’existence. Parallèlement, elle contribue à la rédaction de la revue  » Les Temps Modernes  » qu’elle a fondée avec Sartre.  C’est dans cette revue mensuelle que des extraits du    » Deuxième sexe « , l’œuvre majeure de Simone de Beauvoir, seront publiés pour la première fois.

L’activiste politique et l’icône féministe

avec Che Guevara

Simone de Beauvoir voyage dans de nombreux pays où elle rencontre des personnalités communistes comme Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright.

C’est aussi une voix qui s’élève pour soutenir les luttes pour l’indépendance de l’Algérie et de la Hongrie dans les années 1950 et le mouvement étudiant de 1968, Pour condamner également la politique étrangère américaine pendant la guerre du Vietnam. Dans les années 1970 Simone De Beauvoir est à l’avant-garde du mouvement féministe : conférences, essais, manifestations pour les droits à l’avortement et l’égalité des femmes. Elle soutient et joue un rôle important dans les combats de Gisèle Halimi et Elisabeth Badinter pour la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la Guerre d’Algérie et le combat pour l’égalité des droits hommes/femmes.  A partir de 1971, elle assure la direction de la revue d’extrême gauche, Les Temps Modernes, qu’elle a fondée avec Sartre et d’autres intellectuels en 1945.

Le deuxième sexe et œuvres littéraires

 » On ne naît pas femme : on le devient « 

Publié en 1949, le deuxième sexe est une critique (près de 1000 pages) sur le patriarcat et le statut de second rang accordé aux femmes à travers l’histoire. S’indignant de voir la femme traitée comme un objet érotique, elle décrit une société où la femme est maintenue dans un état d’infériorité et prône » l’égalité dans la différence » et l’émancipation de la femme. Bien évidemment le livre a déclenché une controverse et nombre de critiques ont qualifié le livre de pornographe jusqu’au Vatican qui place l’œuvre sur la liste des textes interdits de l’Église. 

« Son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l’anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l’avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. » (Wikipédia)

Quatre ans plus tard, la première édition en anglais est publiée en Amérique, mais il faudra attendre 2009 et une édition anglaise beaucoup plus fidèle pour que Simone de Beauvoir soit considérée comme l’une des grandes penseuses du mouvement féministe moderne et fassent d’elle un des icônes féministes les plus importantes de son époque et encore aujourd’hui.

Mais en dehors du  » deuxième sexe  » Simone de Beauvoir a écrit de nombreuses œuvres : biographies, fictions, essais philosophiques et politiques. Parmi les plus connus  » les Mandarins  » qui lui vaudra le prix Goncourt en 1954 (roman qui met en scène des intellectuels parisiens confrontant leurs points de vue sur la société française au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il est dédicacé par Nelson Algren, un écrivain communiste américain qui entretient avec Simone une intense relation depuis 1949) ou encore son carnet de voyage  » Amérique jour après jour « . À partir de 1958, elle publie une série de récits autobiographiques sur son milieu rempli de préjugés, sur ses efforts pour en sortir, sur sa relation avec Sartre. (Tout compte fait (autobiographie, 1972), La Cérémonie des adieux suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre : août – septembre 1974, (autobiographie, 1981).

Durant les dernières années de sa vie et de sa carrière, Simone De Beauvoir consacre une grande partie de sa réflexion à l’analyse et à la recherche sur le vieillissement et la mort. » Une mort si douce « , publiée en 1964, détaille le décès de sa mère. Son essai  » la vieillesse  » (1970) analyse la place et le rôle des personnes âgées dans la société. Enfin « La Cérémonie des adieux « , suivi de  » Entretiens avec Jean-Paul Sartre « , publié (1981) un an après la mort de ce dernier, rappelle les dernières années de la vie avec lui.

Simone De Beauvoir décède à Paris le 14 avril 1986, à l’âge de 78 ans. Elle partage sa tombe avec Sartre, son grand amour, au cimetière Montparnasse. 

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