Mon chéri,
Le Sou des écoles organise son vide-greniers comme chaque année. Les enfants m’ont proposé de faire un effort. J ‘ai donc accepté de laisser partir notre grand lit ancien et puis j’ai regretté, tu comprends.
Je voulais le salir, faire quelque chose pour que personne ne l’achète. Puis deux jeunes sont venus, ils avaient pas l’air très riche, mais ils étaient beaux comme tout. La petite t’aurait plu, coquin…
le garçon c’est un peu toi, sans tes yeux tout de même.
J’étais bien contente que ce soient eux qui l’emportent.
Bon, je vais redescendre du cimetière vers le bourg, je reviendrai demain matin, comme tous les jours.
Ah oui, quand les enfants ont sorti le lit du grenier, ils n’ont pas vu la petite mallette avec nos poèmes, quand notre relation était encore cachée, tu te souviens ? celle-là je ne la donnerai jamais, même au Sou des écoles.
A moins que, quand je t’aurai rejoint, deux jeunes s’intéressent encore à la poésie.
Je t’aime.
