Bonheur malheur
angoisse ou sérénité
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Il faut si peu de chose
pour déparer la rose
le contour aigu d’un visage
la courbe aggravée d’une joue
le dur ou le tendre d’un regard
Sa profondeur, sa flamme, sa couleur
la rondeur accentuée d’un sein
le trop plein d’une fesse
ou sa tristesse
le dessin d’une hanche
l’eurythmie de l’ensemble
la ligne plus ou moins pure d’un dos
son incurvation sublime ou grotesque
l’harmonie approximative
ou parfaite d’un corps
sa taille belle ou médiocre
plus simplement encore
un bon ou mauvais profil
la forme d’un nez sa longueur
-Cyrano superbe et malheureux –
Autant d’éléments perfides
qui décident en dehors de lui-même
des chances de bonheur
ou de grande misère d’un être
par la plus terrifiante injustice
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Il faut si peu de chose
pour déparer la rose.
