La rue piétonne expansive, se répète
Elle engloutit, mâche lentement et rejette
Le monstre reptile est en pleine fête
Il sautille affriandant la dinette
Serrant son étau à dent, allonge un sourire
Les yeux rouges, il extase de plaisir
S’étire s’ondule, prêt à bondir
Se recroqueville, flanche à mourir.
La rue bascule, bouscule sans complaisance
Puis s’élance d’un jet et recommence
Emportée par son rythme à cadence
Son bruissement s’étend dans l’errance
Marée rouleuse, houleuse et coléreuse
Elle fauche ceux qui l’approchent heureuse
Tantôt volcan, elle brule les étapes fielleuse
Tantôt glacier, elle fige son allure hideuse
Et subitement éreintée elle s’éteint
Dans un tressaillement humain
Au toucher d’une caresse d’air sain
Inanimée comme la fin d’un pantin
