
Au XVIIe siècle, le comte de Saint-Balmont ayant été obligé de suivre le duc de Lorraine à la guerre, son épouse, la comtesse de Balmont prit le parti de se retirer sur ses terres. Un officier étant venu loger dans une maison lui appartenant, il s’y comporta fort mal.
Mme de Saint-Balmont lui fit faire des observations qu’il accueillit avec des railleries, si bien que la dame résolut de lui infliger une correction.
Elle lui écrivit un billet qu’elle signa : le chevalier de Saint-Balmont, dans lequel elle disait que la façon insolente dont l’officier s’était conduit avec sa belle-sœur l’obligeait à la venger et qu’il voulait le rencontrer l’épée à la main.
L’officier accepta le défi et se rendit à l’endroit fixé par le billet. la comtesse l’y attendait déguisée en homme.
Ils se battirent furieusement et, à un moment donné, la jeune femme, extrêmement habile à l’épée, fit sauter l’arme de son adversaire qui fut obligé de se rendre à merci. Alors elle lui dit ironiquement :
– » Vous avez cru, monsieur, vous battre contre le chevalier de Saint-Balmont qui vous rend votre épée et vous prie, à l’avenir, d’avoir plus de considérations pour les prières des dames.
Sur ces mots, elle s’éloigna, laissant l’officier penaud et plein de honte.
Samedi 10 juin 1939