Jacqueline Fischer -On a pressé enfin tout le jus des miroirs

On a pressé enfin tout le jus des miroirs

Le teint en a pâli dans sa nacre mouillée

Le reflet s’écoule

A rebours des aiguilles

Qui ne montrent plus rien que leurs pointes émoussées

Les images alors éparpillent l’offrande

Et les couleurs dépouillent un fond désemparé.

Je berce ce vin lourd

qui s’échine, s’écoute

aux lobes des oreilles

et au creux des poignets

et qui ne coule plus de peur d’être figé

son flot noir me ballotte

contre une envie

serrée

je cherche une fontaine

et de boue je me tiens.

(in les chants du mal d’aurore)

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