
Le 22 février 1848 marque le début dune seconde révolution qui entraine la chute de la monarchie et amène à l’instauration de la seconde république
Le contexte
Le régime de la Monarchie de Juillet est usé, la crise politique et économique grave et le « terreau » social et urbain de la capitale favorable à l’expression d’un mécontentement resté latent : bref tout concoure à créer les conditions d’une révolte.
Avec plus d’un million d’habitants, le Paris de 1848 reste encore le Paris de l’Ancien Régime avec ses maisons anciennes et ses rues étroites. La ville est close, fermée par le mur des Fermiers généraux et ses 52 barrières d’octroi. Une sorte de frontière sépare l’Ouest et l’Est de la capitale, elle sera tragiquement retracée lors des Journées de Juin 1848
La différenciation est très nette entre les classes « privilégiées » (ou supérieures) et le « peuple parisien ». Le monde de la boutique est très important dans la capitale. S’il fournit une grande partie de la Garde nationale, il est écarté du droit de vote censitaire. À Paris en 1848, les conditions d’existence (durée et dureté du travail, misère, conditions d’hygiène et de santé, voire environnement redoutable de la criminalité) sont difficiles. La grande industrie a été rejetée sur les villages périphériques tel que La Villette ou Les Batignolles. La plupart des ouvriers sont occupés dans des ateliers œuvrant pour le luxe (la moitié des 64 000 ateliers est tenue par un patron seul ou avec un seul ouvrier). Les spécialités sont très diversifiées (plus de 325 métiers recensés) où dominent le vêtement (90 000 travailleurs) et le bâtiment (41 000).
Même après les avancées des Trois Glorieuses, en 1830, obtenant une monarchie constitutionnelle, les antagonismes s’exaspèrent, en ces temps d’épidémie, de choléra, de disette, de crise financière, de crise morale avec plusieurs scandales comme celui de l’affaire Teste-Cubières en juillet 1847, et de rivalités politiques ou de querelle à propos des écoles religieuses. Les incidents se produisent plus régulièrement dans la capitale qu’en province et peuvent alors faire resurgir les barricades.
Thiers ne veut pas du suffrage universel et Guizot le ministre est détesté par le peuple

Les vigoureuses prises de position à la Chambre contre le suffrage universel par Thiers (1840) et de Guizot (1842) refusant de prendre en compte les aspirations démocratiques entrainent une fin de non recevoir à la pétition soutenant les Gardes nationaux manifestant pour obtenir le droit de vote et au lancement de la toute première campagne de « banquets » en faveur de la réforme électorale (1840).
Si les manifestations et grèves des ouvriers du textile, du bâtiment et du bois tournent à l’émeute Faubourg Saint-Antoine (1840), si des manifestants défilent avec le « drapeau rouge » en scandant « Vive la République ! » (1841), les années suivantes sont caractérisées par les contrecoups économiques et financiers du pays mal préparé à une évolution aussi rapide. La crise de 1846-47 provoque un chômage important : en 1848, près des deux tiers des ouvriers en ameublement et du bâtiment sont au chômage.
En province, la crise de subsistance qui sévit dès 1846 suite à deux mauvaises récoltes de céréales (1845 et 1846) et à la maladie de la pomme de terre provoque également des troubles. À Buzançais, dans le Berry, le 13 janvier 1847, les tisserands, ouvriers et journaliers réunis dans les faubourgs s’opposent violemment à un transport de grains. Cette émeute, signe de l’affrontement entre blouses et habits, peut pour certains historiens être considérée comme un prélude à la révolution.
Le 14 février le préfet de police interdit le banquet projeté pour le 19 à l’appel d’Armand Marrast. Dans le journal » Le National « , les parisiens et parisiennes sont appelés à manifester le 22 date à laquelle le » banquet » a été reporté.
Révolution
Le 21 février des centaines d’étudiants se rassemblent place du Panthéon, puis se rendent à la Madeleine où ils se mêlent aux ouvriers. Les manifestants (3 000 personnes) se dirigent ensuite vers la Chambre des députés, Place de la Concorde, aux cris de « Vive la Réforme ! À bas Guizot ! ». Mais dans l’ensemble, les forces de l’ordre contrôlent la situation. L’occupation militaire de Paris a été décrétée vers 16 heures. Le roi peut compter sur 30 000 soldats, l’appoint de l’artillerie, la sécurité des forts qui encerclent la capitale. Il y a, enfin, la Garde nationale, forte de 40 000 hommes environ.
Le matin du 22 février, les gardes nationaux de la deuxième Légion, boulevard Montmartre, crient « Vive la Réforme ! »et se rallient aux manifestants. Dans d’autres quartiers, différents bataillons de la Garde nationale protègent les ouvriers contre les gardes municipaux et même contre la troupe de Ligne. La Garde nationale se pose ainsi en arbitre entre l’armée et le peuple.
Cette défection sonne le glas du pouvoir de Guizot. Louis-Philippe se rend subitement compte de l’impopularité de son ministre et se résout, dans l’après-midi, à le remplacer par le comte Molé, ce qui équivaut à accepter la réforme. Le roi renvoie certes tardivement son ministre Guizot, mais la protestation se calme : le pire semble évité même si le climat reste tendu.
Tandis que les parisiens se soulèvent, le roi, aux Tuileries, n’a plus de gouvernement. Molé a renoncé et conseille au roi de faire appel à Thiers. Ce dernier exige alors la dissolution de la Chambre des députés ce que le roi refuse. Le maréchal Bugeaud, nommé commandant supérieur de l’armée et de la Garde nationale de Paris, est convaincu qu’il peut vaincre l’émeute, mais le souverain refuse la solution de la force. Beaucoup trop de sang a déjà coulé.
Le 23 février , Louis-Philippe ne parvient pas à reprendre en main la situation, malgré une dernière tentative de confier le gouvernement à Odilon Barrot. Lorsque le palais commence à être attaqué par la foule, vers midi, le roi abdique en faveur de son petit-fils de 9 ans, le comte de Paris, et confie la régence à la duchesse d’Orléans, puis sous la pression des révolutionnaires se résout à prendre le chemin de l’exil.
Proclamation de la deuxième république
Les républicains qui ont appris de leur échec de 1830 et tandis que les libéraux organisent un nouveau gouvernement plus libéral, ils forcent la main : pendant la séance, le Palais-Bourbon est envahi par la foule révolutionnaire qui, d’accord avec les élus de l’extrême gauche, repoussent toute solution monarchique et font proclamer un gouvernement provisoire.

Le même jour, le gouvernement provisoire républicain est donc établi, la Monarchie de Juillet est abolie, Alphonse de Lamartine proclame la deuxième République.
Le 24 février , la nouvelle de la proclamation se répand dans Paris et en province
Ces événements inspireront à Victor Hugo dans « les Misérables » le passage des barricades qui décrit l’ardeur et la détermination des insurgés, du peuple. Des personnages comme Gavroche et Enjolras ont du à coup sur , exister et s’être battus pour la liberté pendant la révolution de 48 !
Sources :Wikipédia
Histoire de France
Les Révolutions !
Hugo et l’Histoire