Le coup de Coeur Musical de Pierre Thevenin – Anne SYLVESTRE (Manèges : album posthume)


Introduction : instrumental
Cœur battant
Avec toi le déluge
Maman la chanteuse
Texto
Manèges
Manèges : instrumental


Anne Sylvestre avait prévu, dans son intégrale, pour la compléter, un boîtier où nous aurions rangé son prochain CD, le vingtième. Hélas, cette garce de camarde en a décidé autrement. Par bonheur, cinq de ces chansons inédites avaient été enregistrées en public. De quoi constituer un mini-album, un émouvant coucou descendu de l’au-delà.

On a gardé judicieusement pour la fin la chanson titre, « Manèges » dont la très belle musique clôt l’album. Signalons tout de suite que le nom de la pianiste, également responsable de l’orchestration, a peut-être pour vous, à condition que vous soyez un fidèle du présent blog, un air de déjà lu : Nathalie Miravette, qui a constitué avec Bernard Joyet un irrésistible duo (se produit-il encore ? J’avoue que je l’ignore). Avec elle, officient Chloé Hammond aux clarinettes et Isabelle Vuarnesson au violoncelle.
Le morceau instrumental qui ouvre l’album mêle très subtilement toutes les mélodies à venir.

On peut considérer le contenu de cet album comme un bilan chansonnier et humain. Anne n’avait, certes pas programmé le clap de fin du 20 novembre 2020 mais à 86 printemps on est plus près de la sortie que de la crise d’adolescence. Ce n’est pas moi qui vais prétendre le contraire. À dix ans près

Comme il n’y a que 5 titres, je vais consacrer quelques lignes à chacun :

« Cœur battant » :
Le cœur est successivement oiseau, brigand, vieux loup (en un mot, sauvage, indomptable) et ne perd jamais de vue toute la liberté qu’il peut nous apporter en dépit de l’âge :


« Mon cœur est un brigand
Réduit en esclavage
S’il y perd son courage
N’accusez pas le temps
Il n’a que son courage
Pour tout votre héritage
Il vous le laisse en gage
Interdit de séjour ».
« Pour qu’il puisse goûter
Le vent dans son pelage
Déverrouillez la cage
Vous en avez la clé ».


Bien sûr, Madame Anne, ainsi que l’appelle Michèle Bernard dans une chanson hommage, nous avons besoin de vous, de vos chansons, de votre présence au-delà du trépas.
À propos du « vent », on se rappelle que naguère notre artiste était devenue son épouse dans ce qui fut peut-être, à mon sens, sa plus belle chanson, si tant est que l’on puisse établir une hiérarchie dans son œuvre. Précisons que c’est par « La femme du vent » que j’ai découvert Anne Sylvestre dans les années 60, ceci expliquant cela.

« Avec toi le déluge » :
Dans mon coup de cœur précédent, consacré à Marion Cousineau, figurait une reprise d’Anne Sylvestre, « Le lac Saint Sébastien ». La fibre écolo reparaît dans cette chanson. Ainsi que l’a proclamé notre président (mais lui s’est contenté de le dire), les prochaines années seront écologiques ou ne seront pas. Après nous, il ne faudrait pas que ce soit l’apocalypse. Aussi réaliste et néanmoins optimiste que dans « Le lac Saint-Sébastien » :


« Ça ne s’arrête pas le ciel est en colère
Et la chambre on dirait le port de Saint-Nazaire »
« On s’accommodera d’avoir besoin des autres
La survie du voisin sera aussi la nôtre ».

Seul le futur est de mise, pas le conditionnel. Allez, on s’y met tous ? Même Pouyanné (le PDG de Total pour ceux qui ne suivraient pas l’actualité des superprofits ) ?
« Maman, la chanteuse » : Dédoublement de personnalité. Il y a moi et l’artiste en une seule âme, en une seule Anne.
Présence embarrassante :

« Pour qu’on m’aime il faut qu’elle chante
Il faut qu’elle me supplante
Qu’elle me passe devant
Maman elle se croit très maligne »

Si encombrante que ça, la chanteuse ? Voire …

« Maman la chanteuse la chanteuse
Elle est bien trop rêveuse
Faut lui parler d’amour
Tous les jours ».
« Texto » :

Suite de la précédente : l’écriture :

« Et que mentent que mentent
Les sentiments qu’ils alimentent
On tape tape mais c’est du pipeau
Ne restent que les mots »

Certes :

« Mais que brillent que brillent
Ces jolis mots de pacotille
Que s’éparpillent tous ces jolis mots
Ces jolis mots joyaux ».

Last but not least, comme je l’indiquais au début : « Manèges » : Si elle avait eu le temps d’enregistrer son album en studio, il est probable que cette chanson aurait également figuré en dernière position. Elle y résume tout ce qu’elle fit et tout ce qu’elle fut : une existence à vivre, à militer par l’exemple, à chanter :


« Les p’tits bateaux bleus
À la queue leu leu
Bleus sur l’eau d’azur
La douce aventure
C’est comme la vie
Trop vite finie
On n’est jamais sûr
D’avoir tout compris ».

Une ultime fabulette pour la route ? Peut-être mais pas seulement.

« Nous nous éloignerons sur des routes jumelles
En nous faisant des signes avec nos ailes
Mais nous nous souviendrons d’avoir ouvert le bal
Sous l’étrange clarté des lustres de cristal ».


Merci, Anne et bon vent (on n’en sort pas) ! L’avenir tout entier t’appartient ! Si vous désirez en savoir plus, vous pouvez commander cet album, comme c’est bien souvent le cas, en ce qui concerne l’objet de nos coups de cœur, à

EPM Musique :
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3 bis rue Pérard 36000 Châteauroux
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