(…) II – Zoé C’est une petite femme de taille et de cerveau. Ses origines antillaises la rendent attirante, si l’on fait abstraction de son langage mâtiné d’argot martiniquais. Dans un français approximatif, elle balance quelques vulgarités, ce qui attire le chaland, croit-elle. C’est celle à qui je réserve les aventures les plus rocambolesques. Avec elle, je suis tour à tour marchand d’armes, proxénète, ou homme d’affaires spécialisé dans la fuite de capitaux dans les paradis fiscaux. Elle est si bête, qu’elle confond les trois activités, les associe et ne se soucie guère des cohérences. Elle sourit beaucoup, je pense être son client le plus attractif, j’ai droit à quelques spéciales Antilles grâce à mes récits qui la font décoller.
A chaque passe, elle m’avoue que sa vie ne la passionne guère et qu’elle m’accompagnerait bien en mission sous les tropiques pour se défaire un peu de son quotidien sans lumières. A chaque passe, je lui promets de faire au mieux, qu’un jour viendra sûrement où elle sera ma princesse des îles pour des rendez-vous dangereux, mais que je serai toujours là pour la protéger.
En lui disant cela, c’est à son cul que je pense, il est vrai qu’elle l’a fort charmant. Mais au Panthéon de la bêtise, je vais l’inscrire sur du marbre blanc.(…)