Si tu veux un jour
Conter tes secrets,
Va méditer près de la mer !
Elle a l’oreille d’une mère
Et la bouche des muets
Qui scellent pour toujours
Tes confidences amères
Tes remords inavoués,
Tes prières inexprimées.
Seul son cœur t’ouvre les bras,
Quand le monde te déçoit,
Elle a le bleu qui lave
Les morsures et les bleus
Quand ton âme s’effrite
Comme les grains de sable,
Amoncelés sur ton chemin
Et les nuages qui abritent
Tes soupirs sans lendemain.
Va prendre la mer !
Tel un voyageur hors du temps
Faisant un jour la grève,
De la noirceur délétère
De la fureur du monde en guerre.
Et quand son eau aura coulé
Dans tes yeux de pleurs enivrés
Que ses vagues auront balloté
Ton corps, à ses caresses livré,
Tu comprendras la nécessité
D’avoir dans le coeur, constamment
Le chant des marins qui rament
Vers des cieux plus amènes.
