Sans casser quelques œufs, il n’est point d’omelettes,
A trop vouloir ensemble, échanger et s’aimer,
Accepter tout d’autrui de peur des vaguelettes,
On s’interdit souvent d’éclore et d’essaimer.
S’installent la paresse et l’ennui, la langueur…
Sans casser quelques œufs, il n’est point d’omelettes ;
L’homme sans le devoir exigeant la vigueur
Se meut tel un fantoche aux avis obsolètes.
Tes voisins, tes amis, courtois, mines replètes
Imperceptiblement ont troqué leur sagesse,
(Sans casser quelques œufs, il n’est point d’omelettes),
Ils exhibent céans l’obscure sauvagesse.
Ainsi sans fard, sans bruit, sans délire sournois,
Un monde efface l’autre, aubes et sandalettes
Glissent le soir venu vers d’épiques tournois ;
Sans casser quelques œufs, il n’est point d’omelettes !
« Aube d’un jour nouveau »
