Toi, Mère, la haute terre, gestation des fécondes entrailles
Livrée au monde des ombres, l’étranger rivage t’accueillant
Les noces de ton évanouissement, cérémonie festive et bombance
L’antre de la bête fauve, sauvage faune et foulées vagabondes
Je ne t’oublie pas, toi qui ne songes pas au retour
Tu as jeté d’autres semences en ta patrie antique aux seuils marins,
Mer étreignant les stèles, le généreux Cap d’or Promontoire ailé, l’infini des voyages, la langue de terre
Les pérennes épousailles, le blanc amant rencontré
L’argile pétrie par ta main de gloire, le levain des vers bruissant
Le grain de mil multiplié, le miracle de l’Orient généreux
Les mailles de chanvre et de bure tressées dans la parole des troubadours nautiques
Point de lit de sépulcre, ta couche demeurée pleine de ta sève
Sceau de l’immortalité éclose dans tes flancs Plis de blé noir et sources en crue au point du jour
Hirondelles et mouettes embrassant les cieux La danse native de ta descendance à t’accueillir dans la grâce du fluide aérien
