Arrêter de fumer n’est pas chose aisée, bon courage à toi, je sais que tu y arriveras
elsapopin
Ma volatile compagne, mon adolescente complice,
Il y a si longtemps que tu déverses en moi tes délicieux maléfices…
Dès le premier jour, j’aurais dû me méfier de ton parfum de miel et de tes volutes sensuelles.
Mais à l’âge des premières expériences, tu as su me défier et faire de moi une aventureuse maîtresse.
Depuis lors, tu ne m’as pas quittée.
Si ! Juste une seule année, quand mon ventre arrondi, de toi m’a éloignée.
Tu m’as suivie dans mes extravagances, réconfortée les jours d’errance.
Je t’ai aspirée de tout mon être et tu m’as inspirée tant de belles lettres.
C’est de ton essence, que mon esprit fatigué, trouvait la substance pour persévérer.
De mes idées noires, tu as fait un brasier et avec toi, mes chagrins s’envolaient en fumée.
Tu as attisé mon impatience, excité mes outrances, imprégné mes pages passionnées.
Voluptueuse dépendance, dangereuse insouciance.
Tu es ma faiblesse et de ma volonté la maîtresse.
Aujourd’hui, ma toxique amoureuse, il faudrait que je te laisse, car ma jeunesse se consume et je meurs à petit feu.
J’étouffe de cet amour fusionnel et mon air est vicié de tes effluves artificiels.
Si je dois m’y résoudre et oublier tes arabesques bleutées, il flottera toujours dans l’air un parfum qui me rappellera, ce que tu fus pour moi.
Quand je te verrai déposer sur d’autres lèvres tes suaves baisers, je ne pourrai m’empêcher de maudire cette cruelle raison qui nous a séparées.
Douces pensées, ma jolie cigarette.
