Le cinéma de Philippe Guillaume : L’homme de l’Arizona – Budd Boeticher

Les mots sont insuffisants pour rendre compte de la présence d’un homme pareil à l’écran ! Randolph Scott fut de ceux qui, à eux seuls, incarnèrent le western. Sa stature monolithique et son visage de granit, sous lequel se cachait les pires cas de conscience, en faisait l’héritier direct de William S. Hart ,premier cow-boy du muet. Avec ceux d’André de Toth ( produits également par Scott et Harry Joe Brown ) les sept films qu’il tourna sous la direction de Budd Boetticher comptent parmi les meilleurs du genre.   

 » L’homme de l’Arizona  » était connu des amateurs sous son titre original  » The Tall T « . André Bazin avait raison, pas de westerns plus  » purs  » que ceux de Boetticher.

« Je ne m’intéresse pas aux causes des gens mais à ce qu’ils font pour les défendre « 

Avec lui pas de baroquisme formel, d’exaltation lyrique ou de lourdeur didactique ! Tout au service d’une solide intrigue ( élaborée d’ailleurs le plus souvent par Burt Kennedy meilleur scénariste que metteur en scène ). Pourquoi perdre du temps à aller voir ailleurs quand ce cinéma s’impose comme le VRAI et que notre goût pour lui n’a ni varié ni évolué depuis nos quinze ans.

Scott affronte Richard Boone, Henry Silva et Skip Homeier, trois  » gueules « de tueurs inquiétants et sans pitié mais qui peuvent aussi apporter à manger à une femme et remonter sur elle une couverture sans pour autant la violer. Ce refus du manichéisme passe également par l’humanisation du héros sans que celui ci soit émasculé ou débilisé. Scott atterrit dans un abreuvoir, souffre des pieds, se prend les pinceaux dans les draps sans pour autant perdre son assurance tranquille et sa rigoureuse détermination.

Il y a aussi un mari couard, une femme mûre interprétée par Maureen O’SULLIVAN qui, vingt ans plus tôt, se baignait nue avec Tarzan, des personnages   secondaires ou épisodiques attachants,  comme le truculent Arthur HUNNICUT, descendus trop tôt par les tueurs….        

Tavernier révèle dans son indispensable « AMIS AMERICAINS « (1) que c’est à l’opiniâtreté de Clint Eastwood et Martin Scorsese que nous devons la réédition en DVD des Boetticher. Sony Columbia jugeait inopportun,en effet de sortir des films  » dont les admirateurs étaient morts depuis longtemps  » preuve que le couple infernal que forment l’amnésie et la connerie  fait toujours des ravages.  

(1)AMIS AMERICAINS Institut Lumière ed ACTES SUD 

Amis du western allez sur le site Wild wild Western, il est remarquable, en attendant cliquez sur  link

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