Henri Baron – AMOURS D’AUTOMNE

Tu joues de cette soie cendre

à charmer ta chair trop blanche

caresser mon âme presque noire

*

Ces amours grises

savent nous surprendre

avant d’hiberner

sous la volupté tactile

des édredons d’oie

*

Le feu dans l’âtre attise les sens

*

Dans la nue duveteuse

se livrent des joutes torrides

alors jaillit la lave

des corps en fusion

vingt ans encore

après l’éruption

*

L’automne grelote avant l’hiver

*

Pluies et vents

réverbères dans les caniveaux

ruisseaux d’avant les fleuves

où se livrent les batailles navales

entre pirates d’ici de là ou de Scylla

entre vieilles chimères ou sirènes hurlantes

neiges éternelles en banquise fondue

le ciel pleure à noyer les amours

*

Il fallait les volets clos

pour laisser passer

cette plume de lumière

qui dessine sur ta peau

les arabesques de l’amour

*

Mes mains paressent sur tes courbes

humides de mes lèvres

ou de mes sanglots

Autobiopoèmes, Amour(ette)s

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