Tu joues de cette soie cendre
à charmer ta chair trop blanche
caresser mon âme presque noire
*
Ces amours grises
savent nous surprendre
avant d’hiberner
sous la volupté tactile
des édredons d’oie
*
Le feu dans l’âtre attise les sens
*
Dans la nue duveteuse
se livrent des joutes torrides
alors jaillit la lave
des corps en fusion
vingt ans encore
après l’éruption
*
L’automne grelote avant l’hiver
*
Pluies et vents
réverbères dans les caniveaux
ruisseaux d’avant les fleuves
où se livrent les batailles navales
entre pirates d’ici de là ou de Scylla
entre vieilles chimères ou sirènes hurlantes
neiges éternelles en banquise fondue
le ciel pleure à noyer les amours
*
Il fallait les volets clos
pour laisser passer
cette plume de lumière
qui dessine sur ta peau
les arabesques de l’amour
*
Mes mains paressent sur tes courbes
humides de mes lèvres
ou de mes sanglots
Autobiopoèmes, Amour(ette)s