
Mère est sortie de sa tombe hier soir.
Elle s’est rendue directement au Vatican pour rencontrer « l’enjuponné » en pantoufles rouges.
Dans son sac à main en cuir noir, elle a glissé la cinquantaine d’enveloppes que le Diocèse d’Angoulême lui a adressé au cours de sa longue vie ; sur chacune elle avait écrit de sa belle écriture appliquée d’écolière :
Denier du culte… j’ai versé 5 francs… j’ai versé 10 francs… j’ai versé 15 francs… etc…
Elle s’est glissée sans difficultés dans le bureau du Pape, a déposé les enveloppes sur la marqueterie du bureau, s’est assise et le regardant droit dans les yeux, lui a dit :
– J’ai soutenu votre église au siècle dernier, alors qu’en temps que femme j’en étais exclue et méprisée mais j’avais les yeux fermés et les oreilles rassurées par vos prêtres.
_ J’ai rencontré des « faiseurs d’anges » et oui… ce n’étaient pas des femmes !
_ Ma dernière fille a subi le pire dans sa petite enfance, au nom de votre église et je ne l’ai pas compris en son temps.
_ J’ai applaudi des deux mains le discours de Simone Veil et la loi qui a suivi.
– Vous pouvez appeler vos gardes suisses, je ne crains rien.
Et… là d’où je viens, je peux vous assurer que l’ON est pas content de vous