
Bien qu’elle ait passé une grande partie de sa vie en esclavage, Phillis Wheatley a été la première femme afro-américaine à publier un recueil de poèmes.
Enfance
Originaire de Gambie Phillis Wheatley (née vers 1753) a été capturée par des marchands d’esclaves et amenée en Amérique en 1761, à l’Age de 9 ans. À son arrivée, elle a été vendue à la famille Wheatley à Boston, Massachusetts. Son prénom Phillis lui vient du navire qui l’a amenée en Amérique, » le Phillis « .
Vendue à un tailleur, John Wheatley, comme servante personnelle de sa femme, Susanna, Les Wheatley, la traite avec bonté presque comme un troisième enfant. Très vite ils remarquent que la petite fille est très intelligente et lui accorde des privilèges inhabituels pour une esclave, lui permettant ainsi d’apprendre à lire et à écrire. En moins de deux ans, sous la tutelle de Susanna et de sa fille, Phillis maîtrise l’anglais, puis elle apprend le grec et le latin et fait sensation parmi les savants de Boston en traduisant un conte d’ Ovide . À partir du début de son adolescence, elle écrit des vers exceptionnellement matures, bien que conventionnels, influencés stylistiquement par des poètes néoclassiques tels qu’Alexander Pope et largement préoccupé par la moralité, la piété et la liberté. Vive et intelligente la jeune adolescente se passionne pour la poésie et commence à en écrire dés l’Age de 14 ans.
Poems on Various Subjects, Religious and Moral ,le premier livre écrit par une femme noire en Amérique.
Son premier poème « An Elegiac Poem, on the Death of the Celebrated Divine George Whitefield » est publié en 1770 et lui apporte une certaine notoriété.
En 1773, avec le soutien financier de la comtesse anglaise de Huntingdon, Phillis Wheatley se rendit à Londres avec le fils de la famille Wheatley pour y publier son premier recueil de poèmes, Poems on Various Subjects, Religious and Moral. Il s’agit du premier livre écrit par une femme noire en Amérique. Il comprenait une préface signée par John Hancock et d’autres notables de Boston et était illustré d’un portrait de Wheatley conçu pour prouver que l’œuvre a bien été écrite par une femme noire. Elle s’en est émancipée peu de temps après.

Les poèmes de PhillisWheatley reflètent plusieurs influences de sa vie, parmi lesquelles les poètes bien connus qu’elle a étudiés, tels qu’Alexander Pope et Thomas Gray. La fierté de son héritage africain est également largement présente. Son style d’écriture embrassait l’élégie, probablement à cause de ses racines africaines, où c’était le rôle des filles de chanter et d’exécuter des chants funèbres. La religion est également une influence clé de sa poésie c’est pourquoi a les protestants d’Amérique et d’Angleterre apprécient son travail.
Les Esclavagistes comme les Abolitionnistes ont tous deux étudié son oeuvre et l’ont expliqué les premiers pour convaincre la population asservie de se convertir, les seconds comme preuve des capacités intellectuelles des personnes de couleur.
Egérie de l’abolitionnisme

Bien qu’elle soutienne les patriotes pendant la Révolution américaine, l’opposition de Wheatley à l’esclavage intensifie. Elle écrit plusieurs lettres aux ministres et autres politiques sur la liberté. Au plus fort de sa carrière d’écrivaine, elle écrit un poème louant la nomination de George Washington au poste de commandant de l’armée continentale. Cependant, pour elle l’esclavage reste le problème qui empêche les colons d’atteindre le véritable héroïsme.
Par ses poèmes sur la liberté elle a contribué au mouvement abolitionniste en montrant que contrairement aux clichés véhiculés à l’époque ( les noirs ne sont pas mieux que des bêtes ), les Afro-Américains étaient des êtres humains tout aussi capables, créatifs et intelligents que les blancs s’ils pouvaient bénéficier d’une éducation décente. Ainsi par ses poèmes Phillis a apporté une contribution importante à la littérature américaine.
Fin de vie
En 1778, Wheatley épousa John Peters, un homme noir libre de Boston avec qui elle eut trois enfants, mais aucun ne survécut. Les efforts pour publier un deuxième livre de poèmes ont échoué. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle travaille comme broussailleuse dans une pension de famille tout en continuant à écrire de la poésie. Phillis Wheatley décède à l’âge de 25 ans en décembre 1784 des suites de complications liées à son accouchement.
Deux livres seront publiés à titre posthume » Memoir and Poems of Phillis Wheatley (1834) » – dans lequel Margaretta Matilda Odell, une descendante collatérale de Susanna Wheatley, fournit une courte biographie de Phillis comme préface à un recueil de ses poèmes et Letters of Phillis Wheatley, the Negro Slave-Poet de Boston (1864).
Le travail de Phillis Wheatley a été fréquemment cité par les abolitionnistes pour combattre l’accusation d’infériorité intellectuelle innée chez les Noirs et pour promouvoir les opportunités éducatives pour les Afro-Américains.

An Elegiac Poem, on the Death of the Celebrated Divine George Whitefield
Hail, happy Saint, on thy immortal throne!
To thee complaints of grievance are unknown;
We hear no more the music of thy tongue,
Thy wonted auditories cease to throng.
Thy lessons in unequal’d accents flow’d!
While emulation in each bosom glow’d;
Thou didst, in strains of eloquence refin’d,
Inflame the soul, and captivate the mind.
Unhappy we, the setting Sun deplore!
Which once was splendid, but it shines no more;
He leaves this earth for Heav’n’s unmeasur’d height,
And worlds unknown, receive him from our sight;
There WHITEFIELD wings, with rapid course his way,
And sails to Zion, through vast seas of day.
When his AMERICANS were burden’d sore,
When streets were crimson’d with their guiltless gore!
Unrival’d friendship in his breast now strove:
The fruit thereof was charity and love.
Towards America – couldst thou do more
Than leave thy native home, the British shore,
To cross the great Atlantic’s wat’ry road,
To see America’s distress’d abode?
Thy prayers, great Saint, and thy incessant cries,
Have pierc’d the bosom of thy native skies!
Thou moon hast seen, and ye bright stars of light
Have witness been of his requests by night!
He pray’d that grace in every heart might dwell:
He long’d to see America excell;
He charg’d its youth to let the grace divine
Arise, and in their future actions shine;
He offer’d THAT he did himself receive,
A greater gift not GOD himself can give:
He urg’d the need of HIM to every one;
It was no less than GOD’s co-equal SON!
Take HIM ye wretched for your only good;
Take HIM ye starving souls to be your food.
Ye thirsty, come to his life giving stream:
Ye Preachers, take him for your joyful theme:
Take HIM, « my dear AMERICANS, » he said,
Be your complaints in his kind bosom laid:
Take HIM ye Africans, he longs for you;
Impartial SAVIOUR, is his title due;
If you will chuse to walk in grace’s road,
You shall be sons, and kings, and priests to GOD.
Great COUNTESS! we Americans revere
Thy name, and thus condole thy grief sincere:
We mourn with thee, that TOMB obscurely plac’d,
In which thy Chaplain undisturb’d doth rest.
New-England sure, doth feel the ORPHAN’s smart;
Reveals the true sensations of his heart:
Since this fair Sun, withdraws his golden rays,
No more to brighten these distressful days!
His lonely Tabernacle, sees no more
A WHITEFIELD landing on the British shore:
Then let us view him in yon azure skies:
Let every mind with this lov’d object rise.
No more can he exert his lab’ring breath,
Seiz’d by the cruel messenger of death.
What can his dear AMERICA return?
But drop a tear upon his happy urn,
Thou tomb, shalt safe retain thy sacred trust,
Till life divine re-animate his dust.