Une vie ordinaire, est-ce si ordinaire ?
Une vie de mâle errant !
En ces lichens de territoires masculins
Y graverais-je même l’apnée d’une virgule
Entre le musqué des jouissances nocturnes
Et les lambeaux de vies rêvées…
Le mâle itinérant badaude au dédale
De ses propres interrogations
Il sera ce fantassin des gazettes de Paris
Cet alambic d’une petite boutique
Des Cornouailles
Le timonier d’un vaisseau imaginaire
Que je farde l’impudence des entremetteuses
Des ports du bout du monde
Des tatouages de mon corps en dérive
Suis-je le satire des cendres de minuit ?
Suis-je le matassin des débauches estivales ?
Suis-je le frou-frou des nuits libertines ?
Suis-je le corsage macabre
D’un cabaret infâme de Shanghai !
L’homme, éternel navigateur
Fumant sa chiroute* sur les comptoirs
Aromatisés
De vieux rhums, de foutre, de castagnes
De baises poisseuses des petits matins…
Ira se morfondre de ses voyages inachevés
Sur le glaive de l’étoile de Barnard
A la vie
A la mort
Je pisserai mon sang
Sur les fantômes
De ton âme
Vagabonde

Photo argentique et chimie
*Chiroute : Nom indien adopté par les matelots
pour désigner un cigare