Nicolas Gouzy – Il était bientôt temps, tiens…

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Il y a trop longtemps, alors vite, désormais ce sera maintenant. Cela fait trop de temps, ce n’est plus le moment d’en perdre. J’y ai mis le temps, celui d’hier, mais à l’instant je me demande s’il va m’en rester suffisamment, du temps, du temps de maintenant. J’ai en pris du bon, du mauvais et du sale ; j’ai pesté contre celui qui passait trop vite, regretté que ce ne le soit plus, qu’il ait disparu, qu’il se soit enfui et que je l’aie perdu, définitivement. Je sais qu’il ne se rattrape guère et même qu’il ne se rattrape plus. Je sais que souvent on s’alarme de ne pas l’avoir vu passer, comme une vache distraite qui louperait un train. Alors on attend le prochain bon moment, on attend le temps pile, le temps poil, le temps juste. Un ami me parlait de la conjonction des temps et des lieux, de l’art ou du hasard d’être au bon endroit au bon moment, d’être en somme quelqu’un de « coïncident » : celui qui, par accident souvent, par souci des autres rarement, est là quand il le faut. C’est rare d’être si précis du cœur, si précis de l’âme. Il y a encore peu de temps, je souffrais d’être en avance, désormais on me plaint d’être en retard sur mon temps. Heureusement ce temps de demain n’est plus le mien mais j’essaierai d’être encore pour un bon moment, je l’espère, toujours pile à l’heure de moi-même.

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