Les tamaris ne sont plus assoiffés
Ils redressent la tête..
Tant d’images d’ici
De souvenirs qui me caressent
Les restes d’un regard
Les murs sont vierges et blancs
Ils me servent d’écrans
Légendes à inventer
Des rêves de mélancolie
D’espérance tranquille
Tout encore
À emporter dans mes bagages
Sur mes façades
Se dessinent des lézardes irrégulières et tristes..
Je laisse ici
Des couleurs de pluies douces
Des clairs de lune de poussière
Et le fiel des morsures
J’ ai ce frisson couché dans mes nuages
Des plumes et des mots
Des arbres des secrets
Et le goût délicat d’une larme
Je laisse ici une dernière saison clandestine
Ailleurs pour saluer le vent
Et la lune muette
Je te serre
Toi
De mes ongles glacés
Je te serre
À étrangler le temps
Octobre
Le soleil se couche sur Lo cimeu
Pour ces dernières fois
Je ressasse la mer
Puisque je l’abandonne
Je laisse ici
Altos et falsettos
Les galops blancs de ma pensée
Mes plumes à écrire les deuils du monde
Mes clarines lointaines
Elles sont devenues douces
La tendresse du gris
Je m’en vais
Le vent dans la poitrine
La lumière rossant le bleu
Dans ce pays si haut
Qu’il en devient amer
Dans ce pays si fier
Qu’il déplisse le ciel
Des bras me serrent
Je m’en vais et je laisse à la mer
Ces quelques mots
Écrits pour vous.
I.B.(les dunes du souffle.).
