ce sentiment cristal
qui transperce et s’épure
ne s’apure jamais
pas de compte à rendre de contes à vendre
s’appuie sans toucher touche sans appuyer
crie sans qu’on n’entende rien jamais
ce secret qu’il ne faudrait pas trahir
et le disant le trahirait
te trahirait
ne traduirait
Rien.
Ni traçable
Ni transmissible
A trop parler l’enfouir
Cela ne risque rien vraiment
l’écrire comme un testament
le reste ment forcément
ce squelette de nous
qui tient notre chair à distance
sage défiance
os éparpillés sur notre plage abandonnée
on ramasse les restes dans notre fosse commune
ôtée.
la vraie impossible effacée
biffée
rayée du monde des vivants
supplice de la roue du temps.
des infortunes
et fortunés pourtant
de s’être entre-frôlés
dans le silence de nos nuits
aveugles-nés
voués cloués
à une lumière insoupçonnée
te vivre sans(te) respirer
ou plutôt respirer sous vide
aspirée
une apnée qui oxygène
dans l’oxymore
on disait tendresse
la tendresse
s’étant dite et tue
ne se disant plus
est-elle
est-elle encore ?
vivant où
peut-être
dans quel couloir de sa mort ?
auto-condamnée
La perpétuité
c’est rien.
c’est pas assez
volés à l’envol
Au coin de ce bois
Où nous n’irons plus.
-2009-( texte hors recueil)
