LE CINÉMA DE PHILIPPE GUILLAUME – BELPHÉGOR DE CLAUDE BARMA 1965

Madame Mado dans  » Les tontons flingueurs  » avait raison de rendre la télévision responsable de la baisse de son chiffre d’affaires car au bon vieux temps de l’ORTF, une fois les enfants envoyés au lit par le carré blanc, la France tremblait avec délectation devant le fantôme du Louvre.  » Belphégor  » devint l’équivalent de ce qu’avait été  » Fantomas  » à la veille de 1914, la télé naissante puisant son inspiration aux mêmes sources que le cinéma un demi-siècle plus tôt. Juliette Greco dans le double rôle de Stéphanie et Laurence acquérait un surcroît de popularité.

Aujourd’hui, le Paris de 1965 revit sous nos yeux  tout comme celui de 1910 dans les films de Louis Feuillade. La religieuse qui, dans la Rolls corbillard, conduit Christine Delaroche au pied de la tour Eiffel est bien celle de la couverture de  » Fantomas  » qui fascina les surréalistes.

On en avait pour l’argent de la redevance : mystérieux souterrains dans les lieux publics, assassinats dans les magasins de luminaires, étranges boutiques vers le marché aux puces, vieilles bicoques menaçantes, terrains vagues, séances de spiritisme.

Le téléfilm de Claude Barma restitue le charme discret de ces lieux qu’il nous arrive encore de visiter dans nos songes. On croise de bons flics, issus du peuple et restés au peuple, un amusant gardien surnommé Glouglou, des jeunes filles sérieuses et vertueuses, des étudiants en complet veston, des concierges idiotes et sympathiques. Le trio constitué par la fille, l’étudiant et le commissaire, rappelle celui formé par Mylène Demongeot, Jean Marais, De Funès dans les  » Fantomas  » d’André Hunnebelle.

Des intrigues ésotériques on use et abuse encore, le  » Da Vinci code  » a montré que le métal de Paracelse convoité par Rose Croix et Templiers est un bon filon de l’édition. La nébuleuse a de l’avenir dans un monde cherchant à retrouver repères et boussole. Dans  » Belphégor  » des malfrats noyautent les initiés. Avant d’être un magnifique Athos dans une adaptation de Dumas, réalisée également par Barma, François Chomette ( de la comédie française, s’il vous plaît ! ) incarna l’arrogant Boris Williams, matricide diabolique. Avec Jean Piat, Jean Topart, Georges Descrieres il fait partie des bons souvenirs de ces temps lointains.

Oublions le remake de 1996 par respect pour Michel Serrault…C’est sans doute, le succès du feuilleton qui fut à l’origine de cette  » Malédiction de Belphégor  » en 1966, curiosité kitsch, naveton génial réunissant des têtes d’affiche de la télé. Raymond Souplex et Jean Daurand, reformaient leur duo des  » 5 dernières minutes  » et Noelle Noblecourt montrait ses genoux.. et un peu plus.. sans, cette fois, être ennuyée….(1)

CINE PHILL

(1) Pour les plus jeunes rappelons que Noelle Noblecourt, présentatrice vedette de  » Télé Dimanche  » fut virée pour avoir porté une robe trop courte…..!!!

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