J’irai pousser mes cris ailleurs
Dans des steppes au blizzard fou,
Sans aucun espoir de meilleurs,
Où nul n’entend ni ne bafoue.
Dans des déserts vider mon cœur,
Les yeux clos sous la lumière,
Laisser glisser les rires moqueurs,
De charognards ailés et fiers.
J’irai confier aux abysses,
Mes coups de folie, mon néant,
Mes traits en pales esquisses,
Dans les rouleaux de l’océan.
L’ombre bleue de la banquise,
Egrener mes jours et mes nuits,
Baigner de lueurs exquises,
Ma voix ne fera plus de bruit.
J’irai jusqu’au seuil de l’éther,
Me faire bercer par les vents,
Laisser au ciel ses mystères,
Tenter un sourire d’avant.
Tout aux confins de l’automne,
Confier aux feuilles attachées,
Le secret qui en moi tonne,
Comme elles soudain lâcher.