Anna Maria Carulina Celli – Le froid saisit mes os…

Le froid saisit mes os
Je marche vers ma pierre
Un voile de cendres recouvre mes cheveux
Il faut pourtant, à l’approche de l’hiver
Se dépouiller comme l’arbre tranquille
Comme blanchit le ciel sourd
Où s’enfoncent l’ombre des oiseaux
Avant de s’abattre, tel le fruit aux grains lourds
Mes lèvres ont mûri au soleil de l’amour
L’âtre dedans
L’être qui brûle
Le feu dans la brume
Je marche et mon ombre se voûte
J’ai le cerf pour compagnon
Non le lion
Le long du sentier enfoui sous la sylve
Derrière le mystère des buissons
A l’affût sont les chasseurs
Ravisseurs de trophées, Cerf ! O mon cerf aux bois d’or
Nous ne pouvons échapper aux ogres de la forêt
Il y a, dans un village par les rocs dévoré, une pierre qui m’attend
Que l’été incendie
Que fendent les glaces de l’âpre temps
O mon cerf! Majesté des brames
Je vois qu’au cours du chemin, tu te dissipes, t’amenuises
Tu disparais
Sauf ton reflet frissonnant dans la rivière qui fuit
Tes empreintes où brille la pluie
Je marche vers ma pierre
Que la terre m’est légère
Alors qu’aux confins de la grève
Posé sur la fugue des vagues, se berce un jardin
S’en allant vers le vaste rêve

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