Jean Diharsce – Ce matin, le soleil faisait son acrobate.

Ce matin, le soleil faisait son acrobate. Il hésitait encore entre rouge et doré, des couverts de nuages semblaient l’impressionner. Je marchais comme on fait quand on est dans sa tête, celle de ce domaine au derrière des yeux. Où seuls, parfois, les mots permettent d’approcher. Quand on les laisse aller.
Et me venait en rythme, celui de chaque pas, la fin de mon réveil sur une image forte qui n’était pas du rêve puisque déjà vécu. Mais l’infinie douceur et les mots d’une femme toute habillée de blanc, une nuit de détresse au fond d’un hôpital qui avait pris ma main et su trouver les mots.
N’y aurait-il que femmes pour autant consoler comme on donne, redonne, tout le sens de la vie au plus fort des souffrances, au plus près de la mort quand elle vient rôder ?
Le fait est, sans savoir, que je n’ai pas trouvé d’hommes pour atteindre au si près.
Je n’ai jamais porté un enfant dans mon ventre. J’en sais juste, depuis, l’intime des deux miens, l’appel que fait le cœur et l’envie de serrer, toujours dessus mon torse. Nos dialogues en ma tête sans qu’il y ait des mots. Les oiseaux migrateurs qui reviennent sans eux, un sourire souvent à la plume de l’aile.
Ecrire et puis marcher. Rester sur l’essentiel. Me blottir sur nos mots lorsque j’ai mal aux pieds. Et en faire des vers. Comme un éclat de rire.
Le soleil, quant à lui, a fait le choix inverse, celui de se coucher. Le jour en a pleuré.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s