Occire la baleine, prendre la forteresse, se saouler au vin du seigneur vaincu, chanter cette belle bataille et partant pour les Amériques, se jurer de piller l’or des sauvages : il fut peut-être des temps où la guerre avait bonne presse, bonne allure. Le dieu Mars était désir. Aux soldats, troupiers ou marins, il promettait l’aventure, la femme et le gain. L’homme se réalisait dans la conquête impitoyable. À la lumière du cœur, je le nommerai plutôt primate. Sont apparus, un jour, le gaz des tranchées, le Ziklon B des camps, la bombe terminale, la bactérie à répandre. La guerre a perdu sa mine glorieuse, sa cape brillante a fondu en oripeaux, son firmament rouge a laissé place à une atroce nuit. Il n’y a rien à tirer de la répétition de l’horreur.
