
La feuille rouge
qui se déplie à tes lèvres
est un peu d’écorce détachée
de l’arbre
auquel je m’agrippe.
De deux mains fortes,
j’entoure ton tronc velouté épris
Et de mon tronc de main-piment
je parcours les entours
de ta peau lierre.
J’ai le doigt agile et gourmand ;
s’il plisse aussi
où tu ne t’y attends pas.
Laisse lui faire le tour pointé
d’un sein
et tend l’autre à ma bouche.
La vie à deux n’est-elle pas
vraiment
un battement d’organes ?
Un piano élégant
de touches blanches et noires
fait ses gammes
sur ton corps
désordonné, désaccordé
qui se tend tout cru au mien…
Dans l’instant
d’écrêture…
Dans le moment
où le mal faiblit,
où le mâle se calme,
que j’aime ta crispation d’amour vert,
ce cri qui monte d’entre les fous rires,
d’entre l’ultime expiration
qui te rend muette,
dans un souffle manquant
et qui pince une cuisse
le temps
d’avoir en toi
une dernière soif
une faim suspendue…
en sa roulade-braise
arrêtée, net !..