Au cinéma, je vois un film dont l’héroïne souffre d’une forme de névrose qui lui fait entendre des voix. Adolescente, les voix la plongeaient dans la terreur et le désespoir. Adulte, elle a appris à s’en protéger d’un : « Taisez-vous » ou bien d’un : « Vos gueules » ferme et sans appel. Le médecin lui prescrit un traitement et elle mène une vie dite « à peu près normale ». Même si elle doit souvent séjourner à l’hôpital. Ou se cacher sous son lit.
Un jour, elle rencontre un homme et ils deviennent amoureux. Et au moment de l’amour naissant, pendant une balade tranquille et côte à côte, les voix reviennent. Elle baisse la tête, il ne sait rien, comment oser lui parler de ça, elle relève la tête brusquement et le geste n’éloigne pas les voix. Alors elle part en courant dans les bois. Lorsqu’elle a parcouru assez de distance, elle se tapit et hurle. Couvrir les voix. Rétorquer.
Elle s’endormira d’épuisement.
Et quand un vrai silence l’aura réveillée, elle retournera auprès de son amoureux.
Alors, autrefois, avant la mise au point des médicaments, ce n’était pas des revenants, des loups-garous, et autre bête du Gévaudan qu’on entendait hurler la nuit.
