Et peu à peu, j’ai déployé mes ailes, si longtemps repliées. Toutes les migrations m’étaient répétitives, sans aucun intérêt, épuisantes à se perdre. Je m’étais atterré.
Une oiselle en passage est venue un matin poser tout contre moi le chaud duvet du ventre pour me blottir au beau ; la tête un peu penchée, à l’abri d’un rocher, réciter un poème aux ailes de géants et au mal à marcher.
J’ai pu lui dire l’oisillon, les coups de bec reçus, sa tâche sang dessous les plumes. Personne, aux temps d’avant, n’avait su écouter. Peut-être simplement avais-je jusqu’alors émis quelques caquets futiles en gonflant le plumage.
J’ai aussi roucoulé une chanson connue qui parlait de pigeon, de trois jours, de pigeonnes et d’oiseaux de passage. J’ai trouvé le chemin qui allait à son doux, plume de vent et d’ange. Ce n’est qu’à ce moment que nous avons volé.
À l’éternel du ciel.
Ce n’est pas aujourd’hui pour m’en rester à terre. Je veux dormir en mer, la tête sous son aile. Et ne plus revenir.
