Je veux des cracheurs de feu,
des montreurs d’ours en peluche,
des fils amants
qui étincellent,
café, croissant,
tes mains qui me prennent,
jus d’orange pressé,
nous aurons tout le temps
de nous faire la guerre
Je veux des acrobates,
des voltigeurs qui accrochent leur coeur
aussi haut que le ciel,
des frissons et des ries,
– tu sais l’année dernière,
il faisait si beau – me dit-elle.
Pourtant il fait si chaud
dans la froidure humide
des mains qui s’observent.
je veux tes mains,
quand au creux de tes reins,
quand en haut de tes seins,
je dessine à dessein
les courbes de la vie.
Tads chaleur aussi,
ce zeste d’aventure
qui va et vient,
reptile qui glisse et danse.
Je veux tes yeux,
tes regards en coin,
tes pupilles fichées
dans mes moindres recoins,
qui s’apprivoisent,
sauvages objets
des nuits blanches,
qui cherchent et balancent
au rythme des iris.
Je veux tes lèvres,
saunier fragile
qui récolte la fleur,
puis coller ma bouche la tienne,
partage rompu,
repas sans fin,
Cène païenne d’aimer
des jours sans lendemain.
Oui, je veux des cracheurs de feu,
des montreurs d’ours en peluche,
des fils amants
qui étincellent,
café, croissant,
tes mains qui me prennent,
jus d’orange pressé,
nous aurons tout le temps
de nous faire la guerre.

Corps Enlacé-Frédéric wojtyczka