Juin au zénith
calcine fleurs feuilles
semis levés
légumes hâtifs et fruits
Déjà la résine engomme
l’écorce des troènes nus
et des pelés conifères
La cerise se confit
plus tôt sur l’arbre
et recroqueville alors
d’acides alcoolisés
ses boutons au parfum
de kirsch à peine distillé
Juin au zénith
fait entrer la drosophile
au frais de la maison
et l’ailé bourdonnant
se fracasse à la vitre
en un tournis infernal
Abeilles et guêpes
se gavent la panse
de guignolet suçant
à la momie de burlat
les derniers sucres
enrobés aux noyaux
Juin au zénith
convoque
quelque orages
des grêles
d’averses locales
très parcellaires
Ainsi le moineau peut
se désaltérer le gosier
les pattes remuantes
et son secoué d’ailes
singulier s’ébrouant
dans la flaque.
