Un jour, un poème – Patricia Ligouis Fort – Toujours vivant.

Je voulais te faire un poème qui aime, avec des mots jamais écrits qui aurait laissé le ciel immobile au-dessus de nos corps, frappé de beauté en fines particules.
À faire s’éclore toutes les fleurs en attente, dans les graines des jours, en chapelet de prières.
Pour qu’il s’enlise dans le limon de tes peurs, libérant juste ce qu’il faut de désir pour entrevoir le premier feu de la Terre.
Il t’aurait dit l’alcôve de nos baisers, ruisselant nos lèvres et toutes nos bouches en grappes d’orages et la muette lisière où tu me fais cheminer.
Le précieux alliage de nos voix libérées du verbe.
Et puis toutes ces portes capitonnées de velours qui s’ouvrent à ton approche.
Le pays de ton regard qui se dérobe et perce mes yeux.
Le bassin versant où les eaux cascadent en émois.
Et encore cette mélodie que tu as laissée à la fin de mes phrases, comme un oiseau perché sur les hauteurs des ravins.
Le doux métronome de tes pas quand je marche désormais sans toi.
Mais c’est un poème au-delà.
Un de ceux que je garde en moi, pour qu’il grandisse encore sous la peau, dans l’absence et ses contours.
Un de ceux qu’on ne veut pas coucher sur la page blanche des jours
Jamais fini,
Toujours vivant.

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