La voix des poètes- Non a la guerre ! Henri Baron

Je saoule l’hiver à lui faire perdre la tête
mais comme l’hydre de Lerne deux lui repoussent
à la hâte
chaque fois
il revient à la charge
on le dit général
il n’est que monstre imbibé de vodka
ses flatulences
ses sécrétions
trainent leur pestilence
de la Seim à la mer Noire
Pourquoi faut-il que s’enlise l’hiver
pourquoi laisse-t-il moisir
ses aubes blanches
ses vêpres grisonnantes
Hiver de givre
à glacer les cœurs
briser les reins
mâtiner les peurs
Ivre hiver d’armes
de sang
de larmes
d’encens
Hiver à mitraille
hiver d’entrailles
hiver de funérailles
Hiver d’hymnes et de messes
de déchirures
de sales traitrises
de lâches renoncements
Parviendrai-je à caresser le printemps
ses parfums
ses couleurs
ses chants mélodieux
parviendrai-je à déflorer
ses bourgeons
Ma main s’est ridée dans la froidure
mes doigts ne sont plus que fissures
chacune d’entre elle parle amour
et déraison
si ce n’est désamour et raison
je promène timide sur ta peau douce
la rugosité de mes sentiments
la morsure de mes émotions
mais ni tes épaules ni ton dos ne se plaignent
à mes oreilles résonnent les battements d’un cœur à la jeunesse harassée
Paris, 6-7 mars 2022 (en cours) Autobiopoèmes, REVER(S)

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