JOËL BOSC – le coup de coeur poétique de Pierre Thevenin

PASSENT LES SAISONS JE DEMEURE

Il y a quelque temps, j’ai déjà écrit un coup de cœur sur des poèmes de Joël Bosc : des vers issus du confinement. Il avait fait la même chose un peu plus tôt, avant 2019 : 70 textes sur le fil du temps (c’est l’âge qu’il avait à l’époque). En cherchant dans les archives du blog, vous trouverez d’autres coups de cœur : sur ses chansons, car notre ami est poète, guitariste, compositeur, interprète. Inutile de préciser pour les lettrés que vous êtes (si ce n’était pas le cas, vous ne viendriez pas vous balader chez nous) que le titre est inspiré d’Apollinaire :

« Sous le pont Mirabeau

Coule la Seine … ».        

Les poèmes n’ont pas de titre, ils sont de longueur variable et sont classés par saison. Non qu’ils célèbrent à proprement parler les charmes de chacune d’elles. Joël a simplement couché sur le papier ce qui lui venait à tel ou tel moment de l’année. C’est mieux que de louer les glaçons de décembre, la floraison du printemps…À vrai dire, il évoque la ronde des saisons, mais en 1 seul poème où il traite des 4 périodes à la fois :

  « L’été embellit toute chose…

Mais vient l‘automne et ses moissons…

             Tout semble calme et silencieux

             Sous la neige et le merveilleux

             Tout repose immaculément

             Mais gare au réveil du printemps ».

 Ceci étant dit, les textes issus des frimas sonnent quand même moins gais : 

          « Ta main n’explore plus mon ventre ni mes cuisses

             La mienne vers ta fleur plus guère ne s’immisce »

L’amour, qui dans ces textes, se taille très largement la part du lion, se conjugue à tous les temps mais très peu au présent, ou alors soit sur le mode éphémère :

          « Les aléas de nos passés

             Nous valent d’être séparés

             Profitons de toute embellie

             Dont le présent nous gratifie ».

soit à distance :

            « Depuis ton entrée dans ma vie

              Et à défaut de ta présence

               Me réjouit ton existence. »

Passent les étreintes …  

                 « Quand bien même ça n’est qu’une heure

                 Ça vaut toute une éternité »

   Il traite également de l’amitié, mais infiniment moins :

                   « Le camino ce vendredi

                       Surplombant l’océan grandiose

                      M’apporta de nouveaux amis

                      Et le plaisir de la symbiose

                      Le café le pain partagé

                      Dans les doux rayons du levant

                      Donnaient un goût d’éternité

                      À la chaleur de ce moment ».

Il a pourtant une vie sociale et militante active (dans la ZAD de Notre-Dame des Landes, entre autres)  mais préfère la solitude de son foyer pour écrire. En bon Breton, il évoque la mer, les voyages : celui de l’amour, qui n’est pas toujours aussi paisible que chez Jean Ferrat et ses « Deux enfants au soleil » :

Il est un texte tout petit (6 vers seulement) qui se distingue de tout le reste. Un condensé d’une existence sans joie, sans rien de positif. Tout l’inverse de la sienne. Je vous le cite in extenso :

                            « De l’usine au cimetière

                               Qu’une enjambée ou deux à faire

                               J’ai vu ainsi se rejoignant

                               Un grand nombre de morts-vivants

                               Attelés à fuir le bonheur

                               Depuis l’aube à la dernière heure » 

Ça vous fait envie ? Moi non plus.

En tout cas, pour vous procurer ce recueil, voici l’adresse de Joël :

 Joël Bosc

Maisonneuve

56130   Saint-Dolay        

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