Le temps s’écoule avec délicatesse
maître des joies et des peines,
il se déroule avec paresse
comme une rivière serpente en plaine.
*
Toute chose meurt à son passage
qu’il usa-t-à son fil.
Tout être pleure dans son sillage
la mort de quelque idylle.
*
les secondes tombent au champ d’honneur
enterrées par l’éternité,
nous laissent à notre peur
d’un jour avoir été.
*
Entités de chairs et d’orgueil
inquiétés de leur devenir,
nos âmes échouent sur cet écueil
et s’endorment dans un soupir.
Descendent alors des nuées
des goélands en rangs serrés,
bruissements de hordes emplumées
venues au festin annoncé.
*
l’air s’épaissait d’âcres odeurs,
les flots se fardent de vermeil,
dans la cohue un chapardeur
engloutit un fragment d’oreille
*
et quand la nuit revient pour la fin de l’orgie
et remet à zéro les compteurs de l’ennui,
calme, tranquille et sûr de lui
le temps règne encore sur nos vies..
