Planent les goélands, les fous et les puffins.
Dans les salles immenses, dans les halls
sans fin,
Au-dessus des cavernes où la mer va et vient,
Sous les plafonds voûtés
le vent marin tournoie.
Il s’élève. Son souffle tourmenté pose
des embruns froids
Sur les figures de marbre
immobiles et blanches.
*
Humains, bêtes et plantes : univers minéral.
Les grands arbres en roc,
aux feuilles de cristal,
Courbent, arches immenses
leurs immuables branches.
Elles filtrent pour le sous bois
des taches de lumières.
Du sol dur et stérile, en terrasses
étagées, naissent des fleurs de pierre.
*
Et là, dans la clairière,
Vers un groupe d’enfants une nymphe
se penche,
Un sourire au visage.
Elle porte sur sa hanche un petit garçon sage.
Sur leurs cheveux qui frisent
le vent n’a point de prise.
*
Quelques marches plus haut,
une course éternelle :
Des jeunes gens s’élancent.
Leur groupe est une vague ;
À chaque pied, des ailes.
Ils sont jeunes, ils sont beaux,
leurs muscles jouent sous leur peur.
L’un d’eux tient une dague.
*
C ‘est en bas, dans les grottes,
que l’Océan joue et tonne ;
Depuis le bout du monde, de l’horizon lointain,
Il prépare ses écumes,
il fait gronder ses brumes,
Accourir ses rouleaux
et éclater ses flots à grand bruit de marée.
Une poussière en monte, eau et sel mêlés :
De gris nuages naissent,
s’envolent en couronne.
Planent les goélands, les fous et les puffins.
